Par où commencer ce billet ? Cela fait si longtemps que je ne m’étais pas posée pour prendre le temps de vous raconter ce que je vis.
C’est vrai que j’ai tendance à le faire quand je me sens inspirée, quand je me sens lumineuse, et quand j’ai envie de partager.
Comme vous le savez, voilà maintenant un an et demi que je suis rentrée m’installer à Paris avec ma fille, qui fêtera ses quatre ans dans quelques jours. Nous avons habité à Dubaï pendant deux ans, et la séparation avec le papa d’Azel a fait que nous sommes tous rentrés en France. J’étais dépitée. Je menais une vie qui me convenait parfaitement : j’avais mis un temps fou et une énergie sans nom pour nous installer, pour trouver mes repères, me créer une bande d’amis qui sont devenus une famille, et m’approprier une ville que je n’aimais pas initialement.
Bref, j’avais trouvé mon rythme de vie, et une « safe place » accueillante, notamment pour traverser la rupture avec le père de mon enfant, mais surtout mon partenaire de vie depuis huit ans.
Même si cette rupture a sonné comme une évidence et que nous étions totalement alignés avec cette décision, il y a forcément des moments où je me suis sentie un peu plus vulnérable que d’autres, et c’est souvent dans ces moments de faiblesse que je déploie de la force.
En l’occurrence, Matthieu était rentré en France des mois avant nous, et j’apprenais à nouveau à vivre seule, notamment avec un enfant en bas âge, qui plus est dans un pays étranger.
Comme je vous l’avais déjà évoqué, je m’étais sentie pousser des ailes, et je m’étais rendue compte à quel point l’indépendance que m’avaient inculquée ma mère, mes parents, était nécessaire. Je me suis sentie forte comme jamais je ne m’étais sentie puissante, et ce sentiment de ne rien devoir à personne, et de faire ce que l’on veut quand on le veut, grâce à ses propres moyens, qu’ils soient financiers ou émotionnels, m’a fait me sentir bien dans ma peau, comme rarement je ne l’avais été.
J’étais une maman épanouie, une femme avec une vie sociale très riche, une entrepreneure accomplie, avec plein de nouveaux projets qui fusaient dans ma tête, et je n’avais besoin de rien d’autre.
Encore moins de rencontrer quelqu’un.
Sans pour autant entrer dans les détails, bien évidemment j’ai fait des rencontres, mon mindset était disposé pour, bien que je ne cherchais absolument pas un homme dans ma vie. Mais après huit ans avec la même personne, une rupture saine, bien dans ma vie comme je l’étais à ce moment-là, j’attirais, et je m’en rendais parfaitement compte. Ce n’était d’ailleurs, pas pour me déplaire !
Je suis rentrée à Paris, et j’ai entamé un tout petit bout d’histoire avec quelqu’un qui m’a fait me sentir bien, qui m’a donné d’autant plus confiance, mais avec qui ça n’aurait pas pu aller plus loin, pour diverses raisons.
C’était le printemps, il faisait beau, je retrouvais tous mes amis, et j’étais soulagée de pouvoir retrouver le papa d’Azel, et de ne plus l’avoir à plein temps comme cela avait été le cas les derniers mois.
J’avais envie de profiter de Paris comme je n’en avais pas profité depuis longtemps, de sortir, découvrir de nouveaux lieux, mais surtout créer des souvenirs avec mes proches qui, malgré tout, m’avaient beaucoup manqué.
Ce soir-là, j’avais prévu d’aller à l’opéra avec mon amie et agente, Orianne. Nous nous étions préparées pour nous rendre au Château de Versailles et assister à une œuvre, pensant que nous allions ensuite rentrer à la maison dormir, car nous étions en pleine semaine.
Évidemment, il a fallu que je reçoive le message de l’un de mes amis, qui me disait de le rejoindre dans l’un de ces bars (sur lequel on ne mise pas forcément pour la suite de l’histoire qui arrive) pour boire un verre.
Cet endroit que j’aime bien, où il m’arrivait, depuis mon retour à Paris, de retrouver des copains pour boire un verre.
Ce soir-là était un peu différent, moi qui pensais passer une petite heure seulement, je me suis retrouvée à faire la fermeture du bar, car une multitude de copains m’ont rejointe en cours de route. Nous dansions sur les chaises, l’atmosphère était bon enfant, et clairement je n’avais pas envie que la soirée s’arrête même si nous étions en pleine semaine.
Une fois les lumières du bar rallumées, nous décidons de lancer un mouvement pour faire perdurer la soirée au Rouge, un club qui ne se trouvait pas loin et que j’aime bien.
Je suis dans le taxi qui s’apprête à démarrer pour nous emmener, mes amis et moi, et juste à ma droite, alors que la porte de la voiture était encore ouverte, je remarque sur une moto celui qui allait devenir le père du bébé que je porte. Je ne sais plus exactement ce qu’il nous a dit, je ne l’avais même pas remarqué de la soirée, lui non plus, mais sa bande de copains et lui-même ont décidé de nous suivre pour continuer la soirée avec nous.
La seule réflexion que je me suis faite, malgré le gros casque qu’il avait sur la tête, c’était qu’il avait un beau regard.
Le taxi démarre, nous arrivons dans le club, nous nous asseyons tous ensemble, ses potes, les miens, et tout le monde se met à discuter car l’endroit n’était pas rempli et propice à la discussion.
Allez savoir pourquoi, lui et moi étions les derniers à quitter la boîte, après nous être raconté nos vies pendant des heures sur un pauvre canapé. La suite, je la garde pour nous, mais nous avons refait le monde jusqu’à 8h du matin ensuite.
Je n’avais aucunement l’intention de rencontrer quelqu’un, et je ne sais pas ce qu’il s’est passé ce soir-là, c’est comme si on nous avait mis sur les chemins l’un de l’autre.
Pour tout vous dire, nous avions échangé nos numéros et j’avais pris le temps de l’appeler quelques jours après, pour lui dire de ne rien attendre de ma part, que je n’étais absolument pas prête à me remettre dans une relation.
(Vous allez me dire que je ne suis pas légère, mais je dois avouer que je n’ai jamais abordé une relation de manière superficielle. Je suis incapable de voir quelqu’un sur une courte période, sans imaginer que l’on puisse avancer ensemble. Dès lors que je me rapproche d’une personne, et que j’y engage mes sentiments ou un quelconque intérêt, je suis incapable d’envisager une autre personne. Ça peut paraître oppressant, j’avoue mais c’est comme ça que je fonctionne, et c’est d’ailleurs pour cette raison que je ne compte que de très longues histoires d’amour).
Cette relation est improbable, nous avons un écart d’âge, à ce moment-là dans nos vies nous n’étions pas du tout dans les mêmes phases, je suis déjà maman, et nous fréquentons des univers totalement opposés. Je n’explique toujours pas le comment du pourquoi nous avons été amenés à être attirés l’un par l’autre et à passer autant de temps à discuter, ce soir-là.
J’aime bien raconter que c’est ma mère, de son petit paradis, qui nous a mis sur les chemins l’un de l’autre. J’ai été guidée, je le sais.
J’ai eu un véritable déclic quand, après 45 minutes de conversation téléphonique, il m’a juste répondu : « Je t’attendrai. »
Je sais que dans certains cas cela aurait pu faire fuir des filles, dans le mien, ça m’a juste confortée dans le fait que j’avais affaire à un « bonhomme », à quelqu’un qui savait ce qu’il voulait, et qui, en connaissance de cause de la vie que je menais, notamment ma vie de maman, n’avait pas peur.
Je me suis torturée l’esprit pendant une semaine, car je pensais à lui et à la merveilleuse soirée que nous avions passée.
Ma raison ne voulait pas s’engager dans une relation quelle qu’elle soit, mais mon cœur me faisait passer un autre message. J’en ai parlé à plusieurs de mes amis, notamment au père de ma fille, Matthieu, dont je suis restée très proche et qui est toujours de bon conseil à mon égard. Il me disait de prendre mon temps car il savait que je pouvais parfois être un peu intense.
Quant à d’autres personnes, elles me conseillaient de le revoir, sans pour autant me prendre la tête, et que cela ne m’engageait en rien.
Tous les conseils que j’ai reçus étaient les bons, mais je sentais que je ne pouvais pas faire n’importe quoi avec ce garçon-là. J’avais déjà tellement de respect pour lui, et une tendresse que je ne pouvais même pas expliquer.
Je savais que c’était réciproque, et que si l’on devait se revoir, on ne ferait pas les choses à moitié. Un peu comme une évidence.
Une semaine après notre rencontre, alors que je raccroche le téléphone avec Orianne, mon amie, qui a du coup assisté aux prémices de notre histoire, je me lance, et je lui envoie un message vers 16h :
« Apéro ? »
« Rendez-vous à 18h à tel endroit ».
Cela faisait une petite semaine que nous avions discuté au téléphone, et que je lui avais fait comprendre qu’il n’aurait pas de mes nouvelles de sitôt. J’avais surtout fini par lui dire qu’il devait avancer et rencontrer quelqu’un d’autre.
Cet échange établi, j’étais comme libérée, soulagée, et assez impatiente de le retrouver. J’avais besoin de savoir ce qui m’avait retourné le cerveau il y a plus d’une semaine : la situation et le contexte de la rencontre ? Notre discussion ?
Ou bien s’agissait-il véritablement d’un coup de cœur ?
Je n’étais pas dans une opération séduction, je ne voulais pas que ma venue soit mal-interprétée, je me souviens être arrivée habillée en pantalon cargo oversize, T-shirt oversize et une paire de Dunk aux pieds. Confort d’abord, toujours pour un date.
Nous nous sommes donc retrouvés dans ce café, où il a tenté de nous trouver une table en terrasse, pour finalement nous rapatrier à l’intérieur. C’était un week-end, tout était pris d’assaut, et je lui ai dit « On se met au comptoir, je préfère ». Visiblement, j’avais marqué un point, il me l’a dit ensuite. J’ai commandé une bouteille de vin blanc et, au bout de 15 minutes, je lui ai dit :
«Tout compte fait, je sais pourquoi je suis là ».
Depuis ce jour-là, il y a un an et demi, nous ne nous sommes plus jamais lâchés.
Nous sommes tombés très vite amoureux, si nous ne l’étions pas déjà en réalité.
J’ai vraiment tenu à prendre le temps de vivre des moments exclusifs juste avec lui, avant de lui présenter Azel.
C’est au bout de sept mois de relation que je lui ai présenté à ma fille, et de façon très progressive : une balade au parc, un brunch le dimanche, etc. Les semaines où j’avais Azel à la maison, on se voyait moins, et nous ne dormions pas ensemble.
Et cela m’allait très bien, car je tenais quoi qu’il arrive à toujours avoir des moments privilégiés en tête-à-tête avec mon enfant.
De son côté, en plus de son travail, il a également une vie sociale et une passion dans la vie qui lui prennent du temps, donc c’était le parfait équilibre.
J’ai beaucoup de chance, je le sais, car aujourd’hui c’est une très belle personne qui est entrée dans ma vie, mais également dans la vie d’Azel, et à aucun moment il n’a montré une certaine réticence à cette vie dans laquelle il se plongeait, et qui lui est en quelque sorte, tombée dessus.
Aujourd’hui, nous vivons ensemble depuis quelque temps, et tout se passe à merveille, notamment avec Azel. Ils ont une très jolie relation tous les deux, et je les laisse d’ailleurs avoir des moments sans moi.
De mon côté, je suis comblée de bonheur, par la vie que je mène, mais aussi par cette surprise que m’a réservée la vie, la rencontre avec mon homme.
J’ai rarement eu une relation aussi apaisée, je dirais même aussi sage. Sa force tranquille associée à mon hyperactivité font déployer une énergie qui saute aux yeux de toutes les personnes qui nous entourent.
Nous avons véritablement les mêmes ambitions de vie, et nous avançons dans la même direction, sans avoir à tenter de convaincre l’un et l’autre de quoi que ce soit.
Tout est si fluide, et comme une évidence depuis ce jour où nous nous sommes retrouvés, assis à ce comptoir à nous raconter à nouveau nos vies.
Contrairement aux relations précédentes que j’ai pu exposer sur les réseaux, notamment celle qui a duré huit ans avec le papa de ma fille, je ne souhaite pas procéder de la même façon pour l’histoire que je vis actuellement. Les expériences que j’en ai tirées me confirment qu’il me convient mieux de garder ce bout de ma vie privée pour moi, pour nous, tout comme je ne dévoile pas ma fille. Mais je prendrai toujours plaisir à partager avec vous quelques moments de vie.
Je vous retrouve très prochainement dans un billet pour vous parler de ma grossesse actuelle et de ce premier trimestre qui vient de s’achever.
Merci d’être (encore et toujours) là.
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