You didn’t go through all that for nothing

8 février 2023

En direct de la petite terrasse où j’adore travailler, je prends le temps de rédiger un article, avant de remonter chez moi (ou plutôt dans mon début de chantier). J’ai commencé à trier, mettre dans des valises, et préparer mon déménagement depuis hier. Bien évidemment il a fallu que ma fille tombe malade il y a trois jours, sinon ce n’est pas drôle. On est donc sur trois jours de quasi insomnies avec un bébé qui dort avec moi et c’est maintenant que je suis censée déployer toute mon énergie (le peu qu’il me reste).

Aussi, trois jours que je me réveille avec une petite boule au ventre, à faire le décompte du peu de temps qui me reste ici. L’éternelle personne en réflexion que je suis, autant excitée de rentrer à Paris, pour accomplir tous les projets que je suis en train de mettre en place, que triste au possible, de quitter cette ville qui a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui.

Cette ville où j’ai réussi à trouver un apaisement que je n’avais pas ressenti depuis des années.

En toute franchise, je flippe. J’espère ne pas retomber dans mes «travers» parisiens, je ne veux surtout pas retrouver cette mauvaise hygiène de vie que je pouvais avoir : me coucher tard, reporter mes séances de sport (parce qu’il fait froid ou autre), me mettre une pression monstrueuse pour être partout à la fois (les amis, le boulot, les événements etc), accepter tous les rendez-vous (parfois qui ne sont pas utiles et qui auraient pu être un simple appel téléphonique).

À Paris, je me sens tellement vivante, mais tellement tout le temps épuisée. Et c’est de ma faute ! Je suis une éponge.

Il faut que je réussisse à créer mon cocon, et surtout à me sentir bien chez moi. La grande dynamique que je suis, qui a besoin d’être tout le temps en vadrouille, partout à la fois, doit apprendre à se satisfaire de son chez elle. Et n’oublions pas, j’ai quitté Paris à trois, et je reviens à Paris avec un enfant en garde partagée.

J’ai quitté une routine à Paris qui ne sera plus la même, et pour le coup, ça j’aime bien. J’aime l’idée de recréer de nouveaux repères, de nouvelles habitudes, même si finalement j’en ai quand même déjà beaucoup là-bas.

À Dubaï, ce que j’apprécie le plus, bien évidemment c’est le soleil et la mer. Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours dit que je finirai ma vie au soleil, et que j’étais née au mauvais endroit. Et pourtant, je suis plus parisienne que n’importe quelle parisienne, je crois bien. Quel paradoxe.

Lorsque je suis au soleil, je me lève quand le soleil se lève et je me couche peu de temps après que le soleil soit couché. J’aime sortir avec mes amis, mais même lorsque je sors, je rentre tôt (sauf quand il s’agit de mes soirées Hands Down), je suis définitivement quelqu’un qui aime se lever quand la ville est encore calme, me poser dans un café, émerger, faire du sport et profiter pleinement de ses journées ensuite.

Mais après une journée de travail, j’ai besoin d’achever celle-ci, avec des amis, et j’ai toujours ce besoin de partager. Partager ce que j’ai vécu dans la journée, partager mes derniers ressentis, débattre, ça a toujours été comme ça chez moi. Les portes, que ce soit chez mon père ou chez ma mère ont toujours été grandes ouvertes à tout le monde, on improvisait des dîners, on sortait ce qu’il restait dans le frigo, une bouteille de rouge, du coca, et on vivait des moments très conviviaux.

Ce qui est drôle, car c’est quelque chose qui nous déplaisait à mes frères et moi quand nous étions plus jeunes, car il y avait tout le temps des gens à la maison et que parfois, nous voulions être tranquilles entre nous.

Finalement, c’est quelque chose que j’ai tendance à reproduire, qui est bien inscrit dans mon adn méditerranéen.

Je profite donc de ces derniers jours, pour essayer de savourer au maximum ici, de me nourrir de toute la douceur de la routine que j’ai mise en place.

Je suis quand même assez soulagée de savoir que je rentre avec des objectifs, au-delà de mes soirées (ça c’est du fun), je sais qu’il y a des gens qui m’attendent, ne serait-ce que mon frère et ma sœur qui habitent encore à Paris, mes amis, on a l’anniversaire d’Iris que nous allons fêter en grande pompe aussi, et j’ai également des jolis projets professionnels qui s’installent.

Je prépare également activement les 15 ans de mon blog, je vais faire quelque chose de bien plus simple que ce que je n’avais fait pour les 10 ans (une soirée de 400 personnes, c’était tellement d’organisation, j’ai pas le courage), et j’ai des chouettes voyages dans les prochains mois que je suis impatiente de réaliser.

Quoi qu’il en soit, j’ai toujours détesté les Au Revoir, et je pense que le pied que je mettrai dans l’avion back to Paris, va m’être compliqué. Je me connais, je vais chialer toutes les larmes de mon corps.

Et puis comme par magie, le lendemain, lorsque je me réveillerai, tout ira mieux. Je retiens une phrase que m’avait dit Matthieu lorsqu’on était parti s’installer à Los Angeles en 2018 et que j’étais bourrée de doutes, et j’ai envie qu’elle s’applique à ce moment de ma vie : « il ne s’agit pas d’un aller sans retour ».
Qui sait ? Peut-être que je reviendrai ici ? Ou peut-être que je finirai ailleurs ? (Il y a de grandes chances, tant qu’il y a la mer et le soleil.)

En tout cas, je reste extrêmement reconnaissante de la vie que je mène, reconnaissante d’avoir le choix de faire ce que bon me semble, car j’ai bien conscience que cela n’est pas donné à tout le monde.

Et également reconnaissante d’avoir pu rencontrer des personnes aussi incroyables que celles que j’ai pu rencontrer ici. J’ai rarement rencontré des gens aussi sains d’esprit, alors est-ce que c’est lié à l’expatriation ou à Dubaï, ou est-ce qu’à Paris il y a une tendance un peu étrange ?
Je reviens en tout cas, boostée comme jamais, pleine d’assurance et confiante en l’avenir. Je ne pourrai plus me passer de ce sentiment qui est celui d’être la maîtresse de mes envies et de la vie que je souhaite mener. Ces trois dernières années, en tout cas depuis le départ de ma mère, l’arrivée de ma fille, mon expatriation, mon couple qui vrille, je suis passée par toutes les émotions tout en gardant un énorme contrôle, et ces derniers mois, j’ai compris mais surtout véritablement réalisé que la vie était trop courte (one life), pour se contenter de choses qui ne nous convenaient pas pleinement. Je ne veux plus à avoir à dealer avec de la médiocrité. Je veux du max, du plus, du summum.

J’ai tout entendu me concernant, que j’étais instable parce que j’ai déménagé cinq fois en deux ans, que j’étais trop intense dans mes émotions, que j’avais trop de coups de têtes, que j’étais comme ci, que j’étais comme ça, et je le maintiens, si c’était à refaire je le referais car même s’il m’a fallu passer par des chemins un peu sinueux, au final je suis systématiquement retombée sur mes pattes sans jamais causer de dégâts autour de moi. Et sans aucune prise de risque, je n’aurais jamais pu me rendre compte de quoi j’étais capable. La seule chose qui m’importe, c’est de rendre fière ma fille, et accessoirement ma mère de là où elle est, puis bien évidemment ma famille. Je souhaite simplement faire du bien là où je passe et me lever heureuse chaque matin.

Je ne peux que vous encourager à écouter votre intuition, car de mon côté, j’ai toujours été ouverte à écouter (pour ne pas dire, me nourrir de) l’avis des autres, et même si cela a toujours été fait en toute bienveillance, les autres, ce n’est pas nous.

Vous savez mieux que quiconque ce qui vous convient. Et même si vous devez vous planter, au moins vous aurez le mérite d’avoir essayé. Je referme ce chapitre qui est celui de Dubaï, nous sommes arrivés à trois, nous repartons à deux, ainsi va la vie, et let’s kick it !

Live from the terrace where I enjoy working, I’m taking time to write an article, before going back home (or rather to the beginning of my disaster zone). Yesterday I started to sort things, put them in suitcases and prepare my move. Of course, my daughter fell sick three days ago, or it would have been no fun. We’ve been having three days of insomnia with a baby who sleeps with me and now I’m supposed to exert all my energy (the little I have left).

Also, three days that I’m waking up with a knot in my stomach, counting down the little time I have left here. The eternal thinking person that I am, is as excited of going back to Paris, to accomplish all the projects I’m setting up, but also sad as possible, of leaving this town that made me the person I am today.

This town where I managed to find a peacefulness I hadn’t felt in years.

To be honest, I’m scared. I hope I won’t fall into my Paris ‘quirks’, I certainly don’t want to go back to this bad lifestyle I had: getting up late, delaying my work out sessions (because it was cold or something), putting horrendous pressure on myself to be everywhere at the same time (friends, work, events, etc), accept all appointments (some that weren’t useful and could have been a phone call).

In Paris, I feel so alive, but also so exhausted all the time. And it’s my fault! I’m a sponge.

I need to be able to create my cocoon, and to feel good at home. The dynamic girl that I am, that needs to be out and about all the time, everywhere at the same time, needs to learn to be happy at home. And let’s not forget, there were three of us when I left Paris, and I’m coming back to Paris with a child in shared custody.

I left a routine in Paris that will never be the same, and as it happens, I like this. I like the idea of recreating new landmarks, new habits, even if finally I already have a lot there.

In Dubaï, what I like the most of course, is the sun and the sea. Since I was a little girl, I always said I would end up my life in the sun, and that I was born in the wrong place. And still, I’m more from Paris than any girl from Paris I think. What a paradox.

When I’m in the sun, I wake up at sunrise and go to bed shortly after sunset. I like going out with my friends, but even when I go out, I come home early (except when it’s a Hands Down Party), I’m definitely someone who likes to wake up when the city is still quiet, settle in a café, emerge, work out and fully enjoy my day afterward.

But after a day of work, I need to end it with friends, and I always have this need to share. Share what I lived during the day, share my last feelings, debate, it has always been this way with me. Doors, whether at my mother’s or at my dad’s were always open for everyone, we improvised dinners, took out what was left in the fridge, a bottle of red wine, cola, and we lived very friendly moments.

Funny thing is, it’s something my brothers and I didn’t like when we were younger, because there were always people at home and sometimes, we wanted to stay quiet, just between ourselves.

In the end, it’s something that I tend to recreate, that is engraved in my Mediterranean DNA.

So I’m enjoying these past few days, trying to enjoy the most here, to fill myself with the sweetness of the routine I set up.

All the same I’m a little relieved to know that I’m coming back with goals, beyond my parties (that’s for fun), I know there are people waiting for me, if only my brother and my sister who still live in Paris, my friends, there’s Iris’ birthday we’ll celebrate with great pomp and I also have nice professional projects coming up.

I also actively prepare my blog’s 15th anniversary, I’ll do something much more simple than what I did for the 10th (a 400 people party, it’s so much organisation, I don’t have the courage), and I have nice trips in the months to come I can’t wait to fulfill.

Anyway, I always hated goodbyes, and I think that when I set foot in the plane back to Paris, it will be complicated. I know myself, I’ll cry my eyes out.

And as if by magic, the day after, I’ll wake up, everything will be better. I remember something Matthieu said when we left to settle in Los Angeles in 2018 and I was riddled with doubts, and I need it to apply to this moment in my life: ‘it’s not a one way trip.’ Who knows? Maybe I’ll come back here? Or maybe I’ll end up somewhere else? (Very likely, as long as there is the sea and the sun.)

Anyway, I’m very grateful for the life I’m leading, grateful for the opportunity to do everything I like, because I’m aware not everyone can do the same.

And also grateful to meet people as incredible as the ones I’ve met here. I rarely met people so sane, so is that linked to being an expat in Dubaï, or is there a strange tendency in Paris?

I’m coming back, boosted as never before, full of confidence and belief in my future. I couldn’t live without this feeling of being the master of my needs and the life I want to lead anymore. These past three years, anyway, since my mother’s death, the arrival of my daughter, my expatriation, my couple tailspinning, I went through all the emotions while keeping a huge control, and these past months, I understood but also really realized that life is too short (one life), to be content with things that aren’t fully right for us. I don’t want to have to deal with mediocrity. I want the max, the most, the top.

I heard everything about me, that I was unstable because I moved five times in the past two years, that I was too intense in my emotions, that I had too many sudden impulses, that I was this way, or that way, and I stick to it, if I had to do it again, I would do the same because even if I had to go through tortuous ways, in the end, I always ended up on my two feet without causing too much damage around myself. And without taking any risks, I would never have realized what I was capable of. The only thing that matters to me, is to make my daughter proud, and incidentally my mother wherever she is, and of course my family. I only want to do good wherever I go and wake up happy every day.

I can only encourage you to listen to your intuition, because on my side, I’ve always been open to listening to (even feeding on) the advice of others, and even if it wasn’t always done kindly, the others, are not us.

You know better than anyone what’s good for you. And even if you have to fail, at least you’ll have the credit of having tried. I close this chapter that’s Dubaï, we came here we were three, we leave we are two, that’s how life goes and let’s kick it!

11 comments

Nipter

20 octobre 2023 07:05:48

Les enfants sont toujours malades hors du temps ;) C'est leur nature.


Stacey Sm

8 août 2023 19:53:02

Kenza, please can you post more here! I’m dying to see a full post of your Ios adventure as well as fun in the sun in Dubai! ❤️


Sandra from Spoo-Design

29 mars 2023 10:52:23

Je pense que le passé, ou plutôt nos expériences, peuvent nous donner de la sagesse. Ou les amener à construire une clôture en nous-mêmes et à réfléchir à tout ce qui est nouveau avant de le permettre. Ou peut-être pas alors. La nostalgie ou "suspendre dans le passé" est acceptable - cela devient difficile lorsque nous l'intégrons. Ensuite, nous donnons notre liberté innée.


Myriam

17 février 2023 21:49:54

Super jolie, j'ai un petit pincement au cœur en te lisant. Je vis la vie comme un fardeau, tout ce que tu dis m'inspire, mais j'ai l'impression de ne pas avoir la force de me résigner à vivre seule avec mon enfant. La vie de couple est tellement compliquée. Je te comprend à 200 pourcent Kenza. J'espère que tu vivra ta meilleure vie dorénavant. Let's kick it!!


Mina

10 février 2023 23:30:48

Ma chère Kenza. Comme j’aime ta plume, ta sincérité et ton esprit si vif et curieux . J’ai l’impression de lire une soeur de cœur avec les mêmes atermoiements et les mêmes envies que moi ! Alors moi je dis welcome back ma belle ! J espère te croiser aux soirées hip hop et R’n b comme au bon vieux temps ( trop hâte d’écouter du bon son et de danser ) . Des bises beauté


Gallier

10 février 2023 22:27:09

N’importe quel endroit où tu seras on continuera à te suivre. J’aime beaucoup l’énergie que tu dégages et beaucoup d’ondes positives. Je te souhaite le meilleur à toi et à ta fille. La famille notre pilier ♥️


Ana

8 février 2023 18:08:58

Merci <3


Nastasia

8 février 2023 08:54:59

<3


Zandanel

8 février 2023 08:51:27

hello Kenza, merci pour ce post, je comprends mieux pourquoi tu pars. Je suis tombée malade en 2020 (une rch et un cancer du sein) et depuis je pense comme toi, quand tu dit qu'il faut s'écouter soi même et faire les choses pour soi et aller jusqu'au bout il aura fallut attendre de passer 50 ans pour comprendre tout ça. t'es expériences de vie t'ont appris ça bien plus tôt alors profites en bien pour la suite..bise à Azel et toi


Lamiaa

8 février 2023 08:18:52

Merci pour ces mots Kenza ! C’est fou comme l’expérience de l’expatriation laisse des traces indélébiles sur nos vies et nos envies. J’ai vécu mot pour mot ce que tu décris à notre retour de Montréal après 2 années absolument extraordinaires à ne nous écouter que nous, à nous faire passer en premier et à juste répondre à nos envies et besoin ! 2 ans après notre retour, on a réussi à garder ce même état esprit (avec quelques écarts, on ne va pas se mentir). Je te souhaite un excellent retour à Paris et comme tu l’as écrit, let’s kick it !


Nadia Ahamed

8 février 2023 05:41:28

j'ai lu ton article. et j'adore. c'est vrai qu'on sait ce qui nous convient mais des fois la vie nous reserve des surprises. je dit bon courage pour la suite. et comme tu l'as dits let's kick it!!!!


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Newsletter

Recevez par mail mes dernières parutions