Maybe, Forever was a word meant for memories

J’écris comme ça me vient, il est 0h30, je scroll sur Instagram, sur les comptes de musique comme à mon habitude, et je tombe sur cette publication qui me rappelle que le son Loyal de Chris Brown a 9 ans. 2014. Chaud, j’ai l’impression d’avoir vécu 1000 vies depuis.

Ce morceau, je l’ai sûrement écouté des milliers de fois, et comme à chaque fois que j’écoute une mélodie, celle-ci me rappelle une époque de ma vie. J’ai une mémoire particulière, qui supprime pleinement des instants que je n’ai pas envie de retenir. J’ai aussi beaucoup de mal à mémoriser les prénoms et les visages des gens (situations gênantes à l’appui, mais ça me rassure, c’est de famille), par contre, je peux me référer à des années ou des instants de vie selon les morceaux qui passaient à ce moment-là.

Je fais partie de ces gens qui a des moments peuvent être extrêmement mélancoliques, qui peuvent se refaire tout un film sur une odeur, une musique, le son d’une voix, et c’est exactement ce qu’il vient de se produire. Je peux passer une heure en ayant le sentiment de quitter mon corps, à me remémorer les moindres détails d’une scène que j’ai vécue.
Et c’est d’ailleurs pour cela que je documente tout. J’ai un disque dur que je mets à jour régulièrement avec toutes les photos prises de la semaine, que je classe.
Petite, c’était les albums photos, j’en réalisais des tas.
J’ai toujours gardé tous les courriers que j’ai reçu depuis mon plus jeune âge. Ou encore les mots qu’on s’échangeait avec mes potes en cours.
Je note mes rendez vous dans un agenda scolaire, parce-que j’aime avoir une trace écrite de ce que je réalise. Il m’arrive d’ailleurs de relire mes anciens agendas pour me replonger dans une époque. Parfois ça me fait sourire, et d’autres, ça me replonge dans une mauvaise période.
Mais ça me rappelle que je suis vivante, et que mon âme est nourrie.

Plus tôt dans la journée, en me rendant en rendez-vous, dans ma playlist, Just Friends de Musiq Souldchild s’est joué.
J’ai toute une anecdote autour de ce morceau précisément, mais je la garde pour moi. Néanmoins, dès lors où j’ai entendu les premières notes je me suis dit «je suis foutue pour la journée.»

Je savais que mon mood serait défini par ce souvenir précisément. Et je n’en avais pas forcément envie. Anyway, on ne peut pas tout contrôler, et laisser ses pensées ou encore ses ressentis venir à soi, n’est pas une mauvaise chose.
Je m’entends souvent dire que je reste bloquée sur le passé. Mais je ne pense pas.
Le passé, mon passé, mes expériences et autres souvenirs m’ont bien souvent rendu service pour justement, avancer dans la bonne direction.
Arrêtons de diaboliser le passé. Vraiment. Je vois beaucoup de posts de motivation qui passent sur Instagram, qui se veulent encourageants en évoquant quelques clés pour bâtir son futur, mais qui donnent néanmoins le sentiment que le passé doit rester derrière nous.
Il y a quand même une différence entre vivre dans le passé, et assumer son passé, puiser dedans et en faire une force pour jouir pleinement d’un instant présent, ou d’une situation à venir.

La nostalgie, n’est pas nécessairement un frein pour progresser, à mon sens.

Ce sentiment tellement puissant, m’a souvent permis de pouvoir me reprendre en main, en me replongeant dans des périodes de ma vie qui étaient bénéfiques, pour moi, mais aussi pour ceux qui m’entourent, des périodes durant lesquelles je me suis sentie bien.
À des moments, c’est vrai, la nostalgie, me bloque. Ou me fait douter. Et c’est okay.

Comme ce soir. Parfois, je donnerais tellement tout pour revenir en arrière, pour régler une situation tendue avec une personne, situation qui m’aura empêché de donner ma confiance par la suite à d’autres personnes avec qui j’ai pu être dure (redoutable même), pour profiter encore un peu (beaucoup) de ma mère, pour ne pas faire les erreurs que j’ai pu faire ou que nous avons pu faire par exemple, en couple dans ma jeunesse, pour essayer de faire les choses un peu mieux dans tout ce que j’ai pu entreprendre.

Et j’ai toujours eu ce souci : ne pas réussir à vivre pleinement l’instant présent. Personnalité contrôlante bonjour. Je travaille dessus pourtant. Et ça va de mieux en mieux. J’essaye de ne plus anticiper toutes les situations, de ne plus prévenir et de “go with the flow”.

Pour finir, je ne sais même pas si j’ai finalement envie de mettre l’état d’âme qu’est la nostalgie dans une case. Je pense que toute la force, notre force, réside dans le fait de pouvoir laisser son cerveau naviguer entre ce sentiment qui s’appuie sur des souvenirs, et l’instant présent.
La nostalgie est douce, elle peut être douloureuse certes, mais elle renforce les liens avec notre enfant intérieur, des personnes que l’on a pu croiser, fréquenter, des expériences que l’on a vécu et ainsi de suite.

Sur ce, je vais terminer de boucler mes valises, retour demain à Dubaï, et vous savez quoi ?
Je suis déjà nostalgique de ces vacances à Paris…!