Je n’aime pas Noël. C’est dit. Je ne sais même pas pourquoi je rédige ce billet mais avec tous les posts qui passent sur mon feed Instagram avec en fond sonore les morceaux phares de Mariah Carey, j’ai besoin de poser mon téléphone et me livrer.
Cette période est terriblement anxiogène pour moi. Alors d’avance, je suis désolée si j’heurte quelques mentalités qui attendent ce moment avec impatience, mais pour moi et depuis toujours, c’est redoutable.
Pour commencer, je n’ai jamais aimé le froid, le manque de lumière, la nuit qui tombe à partir de 16 heures. L’hiver, ce n’est pas fait pour moi.
Heureusement, aujourd’hui je vis dans un pays qui me propose du soleil toute l’année, c’est ce dont j’ai toujours rêvé.
Néanmoins, et naturellement, Noël signifie réunion de famille, ce qui m’oblige en quelque sorte à devoir revenir sur ma terre parisienne, pour célébrer ce moment avec mes proches…
Si ça n’avait tenu qu’à moi, je serais restée à Dubaï, ou alors j’aurais pris un sac à dos, et serais allée voyager en Asie, en Thaïlande par exemple, l’un des pays que je préfère, qui ne se trouve pas très loin des Émirats Arabes Unis.
Néanmoins, comme nous nous sommes accordés là-dessus, cette fois-ci, Azel fêtera Noël avec la famille de son papa, Matthieu.
Il fallait donc quoi qu’il arrive que je revienne avec la petite pour que nos proches puissent en profiter.
Quelle pression.
Noël pour moi, ce sont des mauvais souvenirs malheureusement. Des souvenirs de dîners qui dégénèrent et qui finissent en (très grosses) engueulades et plus petite, ce n’était pas un Noël mais deux Noël, un chez ma mère, un chez mon père le lendemain. Je n’ai jamais d’ailleurs compris pourquoi ils n’ont pas réussi à se réunir autour d’un seul et même sapin. Les joies de certains divorces…
Je n’étais pas malheureuse pour autant, j’étais plutôt gâtée, j’avais littéralement tout en double : les anniversaires, les vacances, Noël, mais la seule chose qui m’aurait véritablement fait plaisir, aurait été d’avoir un souvenir de mes parents réunis lorsque j’étais petite.
C’est ainsi, c’est comme ça, on ne refait pas l’histoire, et je ne leur en veux pas, car ça leur appartient. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’avec Matthieu, nous tenons absolument à conserver un lien indéfectible, de manière à ce que notre petite fille, puisse se rappeler plus tard des bons moments passés avec papa et maman réunis. Peu importe les circonstances.
En grandissant, à l’adolescence, alors que nous ne croyons plus au père Noël mes frères et moi, ma mère avait pris le parti de nous emmener en voyage à chaque vacances de Noël. Et je crois comprendre pourquoi aujourd’hui.
Je suis une mini-ma mère : cette horreur du froid, ça vient d’elle.
Nous étions très privilégiés, car nous avons pu découvrir des pays magnifiques, et et revenir la tête plein de souvenirs à chaque rentrée du mois de janvier. J’ai également ces images de quelques Noël avec ma grand-mère, ma grand-mère maternelle dont j’étais extrêmement proche. Elle était catholique, croyante, et elle tenait particulièrement à cette fête.
Je me rappelle de messes où elle m’emmenait, que ce soit à Marrakech ou à Paris, et j’adorais l’atmosphère qui se dégageait des églises. Je m’y sentais en sécurité. Elle avait une petite crèche dans sa maison, qu’elle prenait soin de reconstituer chaque année, et sa façon de nous introduire à Noël était très douce. Malheureusement, le dernier Noël passé à ses côtés, elle était malade, et j’avais dû écourter mon séjour au Maroc, pour me rendre au chevet de mon ex qui venait de perdre sa mère. Une période triste et bien sombre… C’était pourtant il y a une dizaine d’années, et depuis évidemment, nous avons pu célébrer Noël dans d’autres circonstances. Mais toujours avec un goût amer de mon côté.
Ma mère tenait particulièrement à ce que l’on soit tous réunis à cette fête, et ma seule motivation évidemment, était de passer du temps avec elle. Vous savez à quel point ma mère et moi étions fusionnelles. Alors Noël ou pas Noël, cela n’avait aucune importance, j’étais simplement heureuse de pouvoir me retrouver à table avec ma mère et mes frères, c’est tout ce qui comptait. Ma mère avait le sens du service, c’était une femme qui recevait énormément, et je sais que j’ai hérité cela d’elle, le plaisir d’accueillir constamment, d’ouvrir mes portes, et de créer des souvenirs autour d’un bon repas.
La différence entre ma mère et moi, c’est que je ne sais absolument pas cuisiner, et pour Noël, ma mère mettait véritablement les petits plats dans les grands, je sais que la seule chose qui l’animait dans la vie, c’était de nous faire plaisir. Et c’était réussi à chaque fois !
Malheureusement, le dernier Noël que nous avons passé ensemble, c’était lorsqu’elle était atteinte de son cancer. Je la revois aux fourneaux alors que la chimiothérapie l’avait chargée de nausées. Je me revois lui dire de ne pas se donner autant de mal, que nous pourrions tout à fait commander quelque chose, mais elle y tenait et elle a cuisiné pendant des heures, préparé une table magnifique, pour se poser avec nous, et nous faire savourer ses plats alors qu’elle était incapable de manger quoi que ce soit.
J’avais le cœur brisé. Je savais que si je m’interposais et que je prenais le relais, je l’aurais frustrée d’une certaine façon. Son rôle de maman, c’était tout pour elle.
Vous l’aurez compris, cette période est toujours assez pénible pour moi, des petits traumas par-ci par-là…
Je me disais que dès lors où j’aurai un enfant, ça irait mieux : Noël, c’est une jolie fête liée à la croyance du Père Noël notamment, il est censé y avoir une atmosphère assez magique. Et puis non, j’ai toujours cette espèce de boule dans le ventre, qui me ramène justement à ma mère et ma grand-mère, les deux femmes de ma vie (hormis ma fille), et le manque que j’ai d’elles.
Je n’ai pas envie de faire semblant, de réaliser une vidéo niaise dans laquelle je mets des guirlandes et des boules lumineuses dans mon sapin pour faire croire à un mood qui ne me ressemble pas.
Cette année, j’ai l’embarras du choix, ma famille fait Noël à la montagne, en réalité super plan, mais sans ma fille, je trouve que ça n’a pas beaucoup d’intérêt.
Matthieu m’a proposé également de fêter Noël avec sa famille donc avec ma fille aussi, la famille d’Iris m’a gentiment proposé également. Je me sens super reconnaissante d’avoir ces possibilités là alors que beaucoup font Noël seuls, ou sont malades, et n’ont pas d’autres options… Allez savoir pourquoi, je suis triste à cette période, j’aurais aimé n’avoir en tête que des très beaux souvenirs de ce moment de célébration, et j’espère que j’arriverai à résoudre cela, ne serait-ce que pour ma fille, plus tard.
Dans un idéal, le prochain Noël, nos familles se réunissent autour de notre petite fille, même si nous sommes séparés Matthieu et moi. Elle le mérite après tout, elle n’a rien demandé. D’autant plus qu’elle aura trois ans, et commencera très probablement à comprendre que le Père Noël rôde la nuit !
Et c’est ce qui ferait je pense, mon plus grand bonheur en cette période…
En attendant de me décider dans les jours qui arrivent sur ce que je ferai le 24 au soir, je serais curieuse de savoir comment vous célébrez Noël, et si mon cas est rare. Est-ce que véritablement tout le monde aime Noël ?
I don’t like Christmas
I don’t like Christmas. I don’t even know why I’m writing this but with all the posts I can see on my Instagram feed with Mariah Carey in the background, I need to put my phone down and speak to you.
This time of year really gives me anxiety. So in advance, I’m sorry if I hurt a few minds waiting eagerly for this moment, but for me it has always been dreadful.
First, I’ve never liked the cold, the lack of light, the night falling at 4pm. Winter is not made for me. Luckily, today I live in a country that offers sun all year round, that’s what I always dreamed of. However, naturally, Christmas means family meetings, which forces me in a way to come back to my Paris land to celebrate this time with my loved ones… If it was only me, I would have stayed in Dubaï, or else taken a backpack and gone to travel to Asia, or Thaïland for example, one my favourite countries, which isn’t far from the Emirates.
However, we agreed that this time Azel would celebrate Christmas with her dad’s (Matthieu’s) family. Anyway I needed to come back with the small one so our loved ones could spend time with her.
What pressure.
Christmas for me, is linked to bad memories unfortunately. Memories from dinners that go wrong and end with (big) arguments and when I was little, it wasn’t one Christmas, but two, one at my mother’s and one at my father’s the day after. For that matter I never understood why they couldn’t gather around one and the same tree. The delights of some divorces…
For all that I wasn’t unhappy, I was quite spoiled, I literally had everything in duplicate:birthdays, holidays, Christmases, but the only thing that would really have made me happy is having a memory of my parents together when I was small.
That’s how it is, you don’t rewrite History, and I don’t blame them, it belongs to them. Incidentally that’s why, with Matthieu, we really want to keep an unfailing link, so that our little girl can later remember the good times spent with mum and dad together. Whatever the circumstances.
Growing up, when I was a teenager, when we didn’t believe in Father Christmas my brothers and I, my mother made the decision to travel with us each Christmas holiday. And I think now I know why.
I am a ‘small-my mother’: this hatred of cold comes from her. We were very privileged, because we were able to discover beautiful countries, and come back with our head full of memories when we came back to school in January. I also have these images of a few Christmases with my grandmother, on my mother’s side to whom I was very close. She was a catholic, a believer, and she particularly enjoyed this celebration
I remember masses where she took me with her, whether in Marrakech or in Paris, and I loved the atmosphere coming out of the churches. I felt safe there. There was a small crèche in her house, that she took care of rebuilding again each year, and her way to introduce us to Christmas was very sweet. Unfortunately the last Christmas spent with her, she was sick, and I had to shorten my stay in Morocco, to be by the side of my ex who had just lost his mother. A sad and really dark time… Yet it was a decade ago, and since then of course, we have celebrated Christmas in other circumstances. But always with a bitter taste on my side.
My mother particularly wanted us to be all together for this celebration, and my only motivation of course, was to spend time with her. You know how my mother and I were close. So Christmas or not, it didn’t matter, I was just happy to sit at the table with my mother and my brothers, that’s all that mattered. My mother knew how to entertain, she was a woman who very often had guests, and I know I inherited this from her, the pleasure to always have people at home, to open my doors and to create memories around a good meal. The difference between my mother and I, is that I absolutely know nothing about cooking, and for Chrismas, my mother really put on a gread spread, I know that the only thing that filled her with life, was making us happy. And it was a success every time!
Unfortunately, the last Chrismas we spent with her, is when she had cancer. I see her at the stove when chemo made her nauseous. I see myself telling her not to go to much trouble, that we could order something, but she really wanted this and cooked for hours, laid a beautiful table, to sit with us, and have us enjoy our dishes when she was incapable of eating anything. I was heartbroken. I knew that if I stepped in and took it over, it would have frustrated her in a way. Her mum role was everything to her.
You get it, this time of year is quite difficult for me, some traumas here and there… I thought that when I had a child it would be better: Christmas is a nice celebration linked to the belief in Father Christmas in particular, there’s supposed to be a magical atmosphere. And then no, I always have this kind of knot in my stomach, which brings me back to my mother and my grandmother, the two women in my life (not counting in my daughter), and the empty space I feel without them.
I don’t want to pretend, to make a silly video in which I put tinsel and baubles in my Christmas tree to make believe in a mood that isn’t mine.
This year, I have plenty of choices, my family celebrates Christmas in the mountain, really a very nice plan, but without my daughter, I feel like it’s not very interesting.
Matthieu also offered to spend Christmas with his family so with my daughter too, Iris’ family kindly offered too. I feel really grateful to have all these options whereas many people will spend Christmas on their own, or are sick, and have no other option… Go figure, I’m sad at this period, I wish I had in mind only nice memories of this celebration, and I hope I will be able to solve that, if only for my daughter, later.
Ideally, next Christmas, our families can gather around our little daughter, even if we are separated Matthieu and I. She deserves it after all, she didn’t ask for it. Especially as she will be three years old, and will probably begin to understand that Father Christmas is hanging around at night! And that’s what would make me the happiest in this period…
While I decide in the days to come what I will do on the 24th, I am curious to know how you celebrate Christmas, and if my story is unusual. Does really everyone enjoy Christmas?
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