Entre filles

6 décembre 2021

Hello, j’espère que tout le monde se porte bien par ici, je sais qu’une majorité de personnes qui me lit se trouve en France, et je crois comprendre que la situation sanitaire se dégrade.

J’avoue que je ne suis pas hyper connectée aux informations, mais je reçois des e-mails de la part de marques qui organisent des événements en France, qui finalement les annulent. Aïe aïe aïe, on connaît la chanson…
Ici, personne n’a abandonné le masque, et aucun changement pour le moment. À voir… Ça fait maintenant trois semaines que Matthieu est parti, je ne sais pas précisément quand est-ce qu’il va revenir, mais ça ne saurait tarder. Le fait est, que la petite est très en demande de son papa. Elle n’a beau avoir qu’un an, elle comprend absolument tout, chaque matin, elle me répète « Caca, caca, caca… ».
Et là, vous vous dites, quel rapport ?!
Allez comprendre pourquoi, elle n’a jamais réussi à prononcer le mot Papa, donc elle préfère l’appeler comme ceci. Je hurle ! C’est le premier mot qu’elle a prononcé d’ailleurs, Ça en devient limite attendrissant !

Ces trois semaines seule, ont été assez éprouvantes comme je vous l’avais dit, notamment parce que je suis dans un pays que je ne connais pas, une nouvelle ville que j’aborde du coup seule. Effectivement, mon petit frère Romeo dort à la maison en ce moment, mais il voyage beaucoup entre Oman et Abou Dhabi avec sa voiture, du coup je me retrouve plutôt seule avec la petite, mais cela ne me dérange pas tant que ça. Effectivement, mes amis peuvent avoir tendance à me manquer, mais j’ai eu la chance de tomber sur des personnes super bienveillantes ici, des personnes qui tout comme moi ont été nouveaux résidents à un moment et me tendent leur main pour me proposer de l’aide, en permanence. Vraiment, je ne me remets pas de cette solidarité qu’il y a entre expatriés. C’est beau.
Pour le coup, je n’ai pas particulièrement besoin d’aide, mais c’est quand même sympa de se dire qu’il y a des gens à proximité que je connais seulement depuis trois mois, à qui je pourrais m’adresser si besoin.

Bref, trois semaines que je vis ma meilleure vie de maman solo (meme si crevée), et je ne sais pas si je dois en être gênée ou pas, mais j’ai trouvé un certain équilibre qui me satisfait assez. Une phrase que ma mère m’a dit un jour résonne en moi, elle m’avait notifié que pour elle, cela était plus simple d’élever ses enfants seule plutôt qu’avec notre Papa dans la maison. Elle m’avait expliqué que tout reposait sur elle, que ce soit l’éducation, ou la vie au sein du foyer, et que finalement même si c’était une grosse charge mentale, c’était un exercice dans lequel elle se sentait à l’aise car elle était décisionnaire de tout. Aujourd’hui, je crois comprendre ce qu’elle veut dire. Finalement, et même si on le sait déjà, c’est fou à quel point l’arrivée d’un bébé bouscule un équilibre. Je trouve déjà tellement difficile de vivre à deux, et dans un idéal (ne me jugez pas ahah, déjà que si mon père passe par là, je vais devoir m’expliquer), je n’habiterai jamais avec mon conjoint. Ou en tous cas sur le même palier, dans le même immeuble, mais chacun chez soi. Parfois, je me dis que l’être humain est fait pour vivre à deux, et d’autres fois je me dis que l’on nait seul, et que l’on repart seul. En réalité, il n’y a pas un schéma qui convient plus qu’un autre. C’est vraiment propre à chacun. Personnellement, j’aime bien qualifier la personne avec qui je partage mon quotidien de partenaire de vie.
J’aime me dire que partager sa vie avec quelqu’un que l’on ait 20, 40 ou 70 ans, ne devrait être que de l’ordre du bonus. Si vous avez d’ailleurs un avis là-dessus, n’hésitez pas à m’en faire part ! Être seule, n’est pas quelque chose qui me fait peur du tout (avant, plus jeune, ce n’était sûrement pas le cas), d’autant plus que c’est le modèle que j’ai reçu.
J’ai pu constater que l’on pouvait être une maman solo tout en appréciant son travail, en prenant soin de soi, en ayant une chouette vie sociale, et en étant tout simplement heureuse.  Cela a été le cas de la mienne, même si tout n’a pas toujours été simple. Évidemment, à des moments, elle aurait aimé pouvoir traverser certaines épreuves à deux, mais c’était son choix à certains moments, de ne pas être en couple. Rassurez-vous, je ne suis pas l’entrain de me proclamer célibataire, je maintiens simplement le fait que depuis trois semaines, et pour la première fois, avec un enfant, je me débrouille toute seule, et je pense le faire plutôt bien. J’en arrive même à tirer un certain profit. J’ai réussi à faire de cette situation pénible au démarrage, un moment agréable à partager avec ma fille et de nouveaux rituels. Donc plutôt cool !

Sur ce, j’ai déposé Azel à la crèche, Je suis revenue à la maison pour répondre à quelques e-mails en buvant un smoothie, j’en ai profité pour rédiger cet article, et maintenant, je fonce chez une copine (rencontrée récemment), qui vient d’emménager dans sa nouvelle maison. Je suis encore en mode Dora l’exploratrice, dès que j’ai l’occasion de sortir découvrir un nouveau quartier, un nouveau lieu, ou autre, je ne me fais pas prier.
Je vous souhaite une belle semaine et à très vite !

Hi everyone, I hope everyone is fine around here, I know that most of the people reading my blog are from France, and I understand that the healthcare situation is getting worse.

I must admit I’m not really connected to the news, but I receive emails from brands organising events in France, who are finally canceling them. Ouch, we’ve heard it all before…
Here no one has dropped the mask, and no change is coming for now. We’ll see… It’s been three weeks since Matthieu left, I don’t know precisely when he’ll be back, but it won’t be long. The fact is, that the little one really needs her dad. She may only be one, but she understands absolutely everything, each morning, she repeats: ‘poo, poo, poo…’
And now you’re asking yourself, what’s that got to do with it?!
Try working that out, she could never pronounce the word Dad, so she prefers to call him that. I’m yelling! It’s the first word she has said by the way, it’s almost sweet!

These three weeks alone, have been quite demanding like I said, especially since I am in a country that I don’t know, a new city that I’m discovering on my own.
Indeed, my little brother Romeo sleeps at the moment, but he travels a lot between Oman and Abu Dhabi with his car, so I’m quite alone with my little one, but it’s not such a bother. Indeed, I tend to miss my friends, but I’ve been lucky to find very kind people here, people who like me have been new residents at one point and extend a hand to me, constantly. Really, I can’t believe the solidarity there is between expats. It’s amazing.
I don’t really need any help but still, it’s nice to know there are people close by that I have only known for three months, that I could call if I need to.
Anyway, three weeks that I live my best life as a solo mother (even if I’m tired), and I don’t know if I should feel embarassed about it or not, but I found a kind of balance that is very satisfying.
One thing my mother told me one day comes back to me, she told me that for her, it was easier to raise her kids alone than with our daddy at home. She explained that everything depended on her, whether it be the education or life in our home, and that finally even if it was a big mental workload, it was an exercise in which she fell at ease because she decided on everything. Today, I think I understand what she meant. In the end, and even if we already know it, it’s crazy how the arrival of a baby shakes a balance. I already find it so hard to live with someone else, and ideally (don’t judge me, if my father comes around here, I’ll have to explain myself haha), I would never live with my partner. Or at least on the same landing, in the same building, but each in his own home. Sometimes I think the human being is made to live with someone else, and other times, I feel that we’re born alone, and we leave alone. Sometimes, I think there is no pattern that fits more than the other. It’s really proper to everyone. Personnally, I like to call the person I share my everyday life with, my life partner.
I like to think that sharing your life with someone, whether you’re 20, 40 or 70 years old, should only be a bonus, if you have an opinion about that, don’t hesitate to tell me. Being alone, isn’t something that scares me, especially as it’s the model I was given.
I noticed that you can me a solo mum while appreciating your work, taking care of yourself, having a great social life, and being simply happy.
This was the case for my mum, even if everything wasn’t always easy. Obviously, at times, she would have liked to go through some hardships with someone. But it was her choice at times, to be single. Don’t worry, I’m not saying I’m single, I’m just confirming the fact that for three weeks, and for the first time, with a child, I’m handling things alone and I think I’m doing it quite well. I can even taking advantage of it. I managed to turn a difficult situation at the start, into a pleasant moment to share with my daughter and new rituals. So quite cool.

With this, I dropped off Azel at daycare, I came back home to answer a few emails while drinking a smoothie, I took advantage of this moment to write this post, and now, I’ll go to see a friend (met recently), who just moved in her new house. I’m still in Dora the Explorer mode, as soon as I can go out and discover a new neighbourhood, a new place or other, I don’t need to be asked twice.
I wish you a nice week and see you soon!

6 comments

Marion

11 décembre 2021 11:03:43

Ca fait tellement plaisir de retrouver ta plume de blog ! Instagram & YouTube n'ont jamais -pour moi- remplacé ces moments que j'avais l'habitude de m'octroyer pour lire les blogs (team 2010). Je suis contente de voir certaines plumes reprendre du service !


Laetitia

8 décembre 2021 15:14:45

Je te rejoins complètement, je suis régulièrement seule avec mon bébé ( même âge qu'Azel) car mon mari est en déplacement toutes les semaines. J'aime beaucoup cet équilibre et les routines que j'ai avec mon petit bout. Il y a des moments plus difficiles (nuits agitées ou malade) mais j'aime en effet décider de tout...


Kenza

8 décembre 2021 10:55:05

Wow ! Ca me parle énormément. Merci pour ce ptit point d'histoire Isah i


Giulia

8 décembre 2021 07:53:55

Encore une fois un article qui me parle énormément! Merci Kenza pour ce partage. Élever un enfant seul ne doit pas être facile mais il y a comme tu dis des points positifs comme ta maman te le disait ! L’éducation des enfants fait souvent des désaccords dans les couples et puis comme tu le dis un enfant ca chamboule une vie de couple. Si les fondations de base ne sont pas assez solides dans le couple c’est là qu’il risque d’y avoir des petits accrochages et des désaccords ! Mais je comprends quand tu dis que tu as besoin de ton espace et vivre chacun chez soi serait une solution. Après, c’est une décision propre à chacun. Et concernant la communauté des éxpats, c’est génial que tu puisses rencontrer des personnes sur lesquelles tu peux compter. J’espère que tu feras de belles rencontres à long terme. Merci encore pour ce bel article que je prends tjs plaisir à lire. Bonne journée Kenza.


Marion

7 décembre 2021 04:09:08

ta franchise est rafraîchissante, ça fait du bien à lire! merci Kenza


Isah

6 décembre 2021 23:18:47

Trop court Kenza cet article ! Mon dieu, j ai dévoré ce nouvel article à toute vitesse, que j ai pris un pur plaisir à le relire une deuxième fois. J ai tellement réclamé ton retour sur ton blog et pour ma plus grande joie, je suis heureuse de retrouver cette plume légendaire qui a tant bercé mon adolescence et adulescence. J ai le sentiment de vivre une véritable saga avec cette nouvelle vie que tu vis à Dubaï. Je ne sais pas, si tu prévois d écrire un nouveau livre ou peut-être même le scénario d une série, mais en tout cas je t encourage vivement à déployer ton art de la narration. Tu es une véritable conteuse et je trouve cela vraiment inspirant la manière dont tu décris l éducation que ta mère t a transmise. Tu nous fais voyager avec des réflexions philosophiques qui questionne le vivant et la mort. C est comme ci y’a mère était présente dans le subtil à chacun de tes écrits. Cette filiation maternelle est si touchante. On dirait un cercle de femme avec ta mère, toi ainsi que ta fille. C est vraiment émouvant de te lire cela et surtout de le ressentir dans ma chair. Sans doute, tu ne le vois pas, mais quel bel hommage à ta maman. J aime aussi cette rétrospective que tu as sur la manière de aborder la vie de couple en 2021. Oui, je te rejoins tout à fait sur cette idée d avoir son espace à soi bien définit. Je te partage maintenant un peu de mythologie. Dans les traditions amérindiennes, lorsque la femme vivait son temps de menstruations, le temps des lunes, elle se recueillait avec d autres femmes dans une lodge pour vivre des quêtes de vision. C est ainsi, qu elles communiquaient durant le temps des rêves avec ces ancêtres femmes et recevaient des enseignements du féminin sacré. Entre femmes, elles pouvaient canaliser ces savoirs ancestraux millénaires. En te lisant, je n ai pas pu m empêcher d y voir une similitude. Car en étant seule avec ta petite, c est comme si tu étais dans une lodge sacré entre femmes et que ta mère, qui est ton ancêtre venait te murmurer des savoirs sacrés. Ces flash de ton enfance avec ces dires sont justes puissants. Je m arrête là. Merci pour tout Kenza. Héritière tu es !


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