Fin décembre 2019, alors que je suis en vacances avec toute ma famille à Los Angeles, je me sens fatiguée. Très fatiguée même, mais je mets cela sur le compte du décalage horaire et aussi de la décompression après plusieurs mois de boulot intense.
J’avais un petit retard de règles mais rien d’alarmant car voyageant très régulièrement en avion et étant confrontée sans cesse aux décalages horaires, le médecin m’avait déjà prévenu que cela pouvait être la cause de mes cycles irréguliers
Autre chose assez incroyable, je m’étais inscrite dès le premier jour de mon arrivée dans une salle de sport à quelques mètres de notre maison et allez savoir pourquoi, la tarée de sport que je suis ne s’y est pas rendue une seule fois.
Comme si mon inconscient m’envoyait un signal.
Jusqu’à ce qu’un matin je me lève, avec une sensation de seins gonflés, sensibles, comme lorsqu’ils ont commencé à pousser lorsque j’avais 10 ans ahah. Même sensation.
J’ai tout de suite compris. Je savais ce qu’il se passait dans mon corps et après avoir fait plusieurs tests de grossesse de marques différentes, répartis sur plusieurs jours (je suis difficile à convaincre hein), j’ai compris que j’attendais un petit bébé.
Bien évidemment, Matthieu et moi n’avons rien dit au reste de la famille, mais subitement j’ai arrêté de boire mon traditionnel verre de vin rouge le soir, de manger des sushis, des crudités au restaurant ou des oeufs mal cuits. Je ne savais même pas si j’étais immunisée contre la toxoplasmose mais je préférais ne prendre aucun risque. Par la suite, j’ai appris que je n’étais pas immunisée, chose à laquelle je ne m’attendais pas vraiment ayant eu des chats plus jeune.
Une fois rentrée à Paris, une prise de sang effectuée, tout devient plus concret pour moi et je prends conscience que je suis véritablement enceinte.
Les trois premiers mois se sont déroulés à merveille. Seulement quelques états nauséeux le matin, mais heureusement pour moi, je n’ai jamais vomi. J’ai pu continuer à bosser, mener ma vie normalement, seulement calmer mon rythme notamment en soirée. A 21h, j’étais capable d’aller me coucher, dormir 11 heures par nuit et de ce fait, je limitais ma participation à des évènements auxquels j’étais conviée tous les soirs comme à mon habitude. De plus, je me levais plusieurs fois par nuit pour aller aux toilettes uriner. Pas les nuits les plus efficaces, quoi.
Ceci-dit, je suis allée à des concerts, à des soirées, et même en boite danser avec mes potes quand je me sentais en forme.
Ma plus grande frustration, à la demande de mon médecin a été de devoir arrêter le sport les trois premiers mois. J’en étais arrivée à un stade où j’en rêvais la nuit ! Mon bébé était placé bien bas et par mesures de précaution, il ne fallait pas que j’en fasse trop.
J’ai également dû annuler cinq voyages à l’étranger. Des décalages horaires trop importants avec des activités plus ou moins intenses, des jobs tombés à l’eau, mais pour une fois il ne s’agissait pas de moi seulement, mais de choix réfléchis pour nous deux.
Heureusement, j’ai pu reprendre le sport (à la maison du coup, à cause du confinement) et je me rattrape sur des vidéos youtube trouvées au hasard en variant entre cardio, pilates et yoga prénatal. 20 à 30 minutes par jour, tout doux. Ou sinon, j’effectue des exercices du livret SNACK en éliminant les phases trop cardio ou qui nécessitent que je sollicite les abdos.
Les trois premiers mois ont été ceux où j’ai mangé comme jamais de ma vie je n’aurais pu pouvoir manger. Un scandale ahah ! Je me suis simplement écoutée, et je mangeais ce dont j’avais envie, lorsque j’avais faim. Moi qui suis assez dans le contrôle en temps normal, si j’avais envie de descendre à la boulangerie m’acheter un pain au chocolat tout chaud, go with the flow.
J’ai le souvenir qu’un soir, je rêvais d’une pizza. Bon et bien, j’en ai mangé trois !
Par chance, je n’ai pas pris un kilo et les portions que je mangeais étaient véritablement pour deux personnes.
On m’a pourtant dit de faire très attention à mon alimentation, et j’ai été aussi sérieuse que d’habitude dans la composition de mes plats, mais étant super connectée à moi-même, j’ai préféré ne me fier qu’à mon propre ressenti. J’ai faim, je mange. Je n’ai pas faim, je ne mange pas. Evidemment le coup du pain au chocolat, bien que j’aurais pu le reproduire tous les jours, était alterné par des fruits, des noix ou des oléagineux.
Autre fait intéressant, moi qui bois du chai tea latte tous les jours, tout naturellement je n’en ai plus eu envie du tout. Ca tombe bien, la prise de thé et le café doivent être plus limités pendant la grossesse. La nature est tellement bien faite…
Côté moral, plusieurs sentiments. La joie évidemment, mais surtout l’inquiétude. L’inquiétude d’une potentielle fausse couche que le médecin évoque forcément, tant que les trois mois n’étaient pas achevés. A savoir que mon médecin a été très juste en me disant que « Tant que ton bébé n’est pas dans tes bras et en bonne santé, rien n’est acquis.» C’est un peu sec mais au moins, je le sais. C’est ma première grossesse donc naturellement, je suis dans la découverte et suis assez vigilante. Ceci-dit, mon instinct n’a jamais été aussi bien développé et je m’y fie énormément, malgré toutes les recommandations des uns et des autres que j’écoute, certes, mais d’une oreille seulement. La preuve j’ai su que j’étais enceinte à 2 semaines de grossesse avant de faire un test, j’ai arrêté le sport, le thé, sans même savoir ce qu’il se produisait en moi.
Grosse anxiété notamment parce-que j’ai sans cesse pensé à ma mère. Ma mère qui nous a quittée il y a moins d’un an. « Comment vais-je accueillir un bébé, sans l’aide de ma mère ? » Bien sûr, j’ai un père, la mère de Matthieu, ma belle mère (l’épouse de mon père depuis que j’ai 8 ans), une grande famille et des amis sur qui je pourrais compter, mais cela n’a rien à voir. C’est de ma Maman dont j’ai besoin. C’est d’ailleurs la seule personne à qui j’aurais pu dire que j’attendais un enfant à J+1 après l’avoir découvert. Ma mère rêvait d’être grand-mère et me répétait qu’elle me suivrait aux Etats Uni si je m’y installais pour m’aider si j’avais un bébé. C’était notre plan.
Ce qui est fou, c’est qu’au moment où je m’apprête à transmettre la vie, ce moment clé de ma vie d’adulte où logiquement mon statut de femme mature et indépendante devrait rejaillir, comme un enfant dans l’inconnu, j’ai besoin de ma mère. Je ne m’attendais pas à un tel bouleversement. Je suis pourtant tellement prête…
Il faut dire que c’est un peu les montagnes russes pour moi, en très peu de temps : j’ai accompagné la personne que j’aime le plus au Monde vers le ciel pour quelques mois après réaliser que je m’apprête à accueillir un petit être que j’aime déjà plus que tout, sur Terre.
J’ai donc beaucoup pleuré en me demandant comment j’allais pouvoir gérer cette arrivée dans nos vies, sans l’aide de mon modèle. Les montées d’hormones n’ont pas joué en ma faveur non plus, je suppose. Puis le temps a bien fait les choses et progressivement, j’ai pris confiance en moi, en l’énergie que ma mère déployait probablement de l’au-delà, j’ai beaucoup rêvé d’elle et ça m’a fait du bien. Matthieu s’est montré très rassurant aussi en ayant totalement confiance en mes capacités d’être Maman, et il est vrai qu’à 5 mois de grossesse maintenant, je me sens sur un petit nuage, totalement apaisée à l’idée que notre bébé arrive, malgré les circonstances inquiétantes de ce qu’il se passe dans le Monde. Je n’ai pas ouvert un seul livre et n’ai suivi aucun type de cours dédiés à la préparation de l’arrivée de bébé, et n’en ressens pas le besoin (pour l’instant). Je me sens véritablement sereine.
Le confinement a été prononcé au moment où je devais reprendre mes voyages.
Des voyages professionnels, mais aussi personnels, mon énergie étant à son maximum, ça aurait été idéal ! D’autant plus que nous avons bien conscience que lors de notre prochain grand voyage, nous serons une famille, plus juste un couple. Nous aurions adoré vagabonder une dernière fois en amoureux, mais nous sommes tout aussi excités de voyager avec notre bébé, comme mes parents l’ont fait avec moi en me trimballant partout. Je suis tellement impatiente ! Puis la connexion est déjà bien établie, je sens bébé dans mon ventre depuis les 18SA. Alors tous les jours, je m’adresse à mon ventre, quand il y a de l’activité là-dedans, je me régale à papoter avec, à lui faire écouter de la musique, à le faire naviguer d’un point de mon ventre à un autre pour lui faire comprendre qu’il peut occuper tout l’espace bien à son aise. Autant quand j’ai entendu son coeur battre pour la première fois, je n’ai pas spécialement réagi, autant les coups de bébé dans le ventre m’attendrissent particulièrement.
Aujourd’hui, je suis donc à un peu plus de la moitié de ma grossesse, je suis censée accoucher fin aout, je connais le sexe et le prénom de notre bébé. Mais je préfère garder ces petits détails pour nous. Je n’ai aucune appréhension quant à mon accouchement, à tord ou à raison, je ne sais pas, je me dis simplement que si ma mère ou n’importe quelle autre maman y est arrivée, c’est totalement à ma portée. Cela changera peut-être d’ici quelques semaines, qui sait. Mon mood me convient, il est à l’opposé de la personne que je suis en temps normal : quelqu’un qui anticipe tout, le meilleur comme le pire, qui prévoit tout, qui contrôle tout.
J’aurais aimé qu’on déménage mais nos visites d’appartement ont bien évidemment été stoppées, j’espère simplement que nous trouverons notre nouveau cocon à temps, avant que notre bébé arrive, de manière à préparer le terrain comme il se doit et que nous n’ayons pas à le faire avec un nouveau-né dans les bras.
Côté soin anti vergetures, j’en applique trois :
– L’Huile Tonic de Clarins
– L’Huile Vergetures Bio de Mustela
– La Crème Vergetures (Maternité) de Mustela
Je ne peux pas vous en recommander une plus qu’une autre, cela dépend de vos ressentis, des odeurs auxquelles vous êtes sensibles ou non. Néanmoins, la première huile s’applique au moment de la douche, c’est pour ça qu’elle est mon petit faible.
A 5 mois de grossesse, je crois n’avoir pris que 3/4 kilos. Je ne me pèse pas, je n’en ai pas envie et le docteur le fait quand je le consulte. En tout cas, je n’avais pris que 900 grammes à la fin du 4ème mois. Mais je ne mets aucune pression, si je dois en prendre 15 les quatre prochains, c’est que c’était nécessaire et je laisserai mon corps tranquille retrouver sa silhouette initiale en temps et en heure.
J’ai pris des petites poignées d’amour, j’aperçois un peu de cellulite, j’ai perdu tous mes muscles au niveau des fesses et des cuisses (ceux que je sollicitais régulièrement à la salle ou en faisant du yoga), et c’est pour cette raison que je n’ai pas pris tant de poids, je pense. Mes muscles ont fondu ahah. Alors oui, ce sont des mois, des années de muscu et de gainage qui se sont effacés mais qu’est ce que je me sens bien, malgré tout ! Je me sens tellement en vie à travers ses modifications physiques, je suis fière et fascinée par mon corps qui prépare l’arrivée de bébé même si le bas du ventre me tire à des moments, même si je me sens lourde, ou que je développe un peu de cellulite. Je récupèrerai mes abdos et mon corps super tonique plus tard. En attendant, je laisse la machine qu’est mon corps faire son job pour prendre soin au mieux de mon bébé et me préparer à l’accouchement.
Aujourd’hui et ce depuis le début de ma grossesse, lorsqu’on me demande comment est ce que je me sens, je réponds que rien n’a véritablement changé (j’ai conscience que le grand changement s’effectue, une fois le bébé arrivé) et que cet état là est d’une telle évidence pour moi. Comme si, être enceinte avait toujours été fait pour moi. On en reparlera les prochains mois, mais jusqu’à présent, j’apprécie ma grossesse, chaque moment de celle-ci, et quant bien même j’ai hâte de rencontrer notre petit « nous », je veux profiter de chaque instant, chaque nouvelle sensation qu’est ce cadeau de la vie.
Une chose a changé, le fait de faire passer en priorité tout ce que j’accomplis, tout ce que je pense, tout ce que je prévois en faveur de mon enfant. Je fusionne avec un petit être vivant depuis 5 mois in utero et je ne pensais pas que cette prise de conscience arrivait aussi vite. J’ai toujours été bienveillante à l’égard de mes frères, soeurs, plus jeunes que moi mais je n’ose pas imaginer ce que cela sera une fois mon bébé dans les bras. J’ai l’impression qu’une forme de renaissance va s’offrir à moi, pas celle de mon bébé, mais bien la mienne.
J’ai conscience que chaque grossesse est différente et que mon véritable job de Maman avec ses difficultés ne s’établira que quand ce petit être sera sorti de mon ventre. Je vous livre de la manière la plus transparente mes ressentis à l’heure actuelle, qui évolueront peut-être dans le temps, et je n’hésiterai pas à vous le partager.
Mon blog et mes réseaux ne seront pas dédiés à mon enfant, ils resteront Mode,Beauté, Lifestyle. Même si bien évidemment, j’évoquerai ma vie de Maman comme j’ai souvent raconté mes histoires depuis 12 ans maintenant.
C’est parti pour une nouvelle aventure ツ
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