Aujourd’hui, jour 9 de confinement. Depuis que celui-ci a été décrété, je n’ai pas mis un pied dehors. C’est Matthieu qui se charge d’aller acheter ce qu’il nous manque.
C’est vrai, que j’appréhendais beaucoup le fait de ne pas pouvoir sortir, de ne pas aller travailler, de ne pas voir mes amis, bref de me résoudre à être face a moi-même, enfermée, dans un temps qui n’était pas tout à fait défini. Néanmoins, comme à mon habitude, j’ai mis en place très rapidement des rituels afin d’ éviter de m’ennuyer. Je suis de nature hyperactive, mes journées ont toujours été très chargées, je dors peu et j’ai beau m’en plaindre mais je me débrouille toujours pour enchaîner plusieurs rendez-vous de manière à ne pas avoir de temps mort, car dans mon imaginaire avoir du temps libre signifie être contre-productif.
Les deux premiers jours de mon confinement ont été particuliers, c’est vrai que j’ai été très connectée à mes réseaux sociaux ainsi qu’aux informations télévisées. Cette situation dramatique nous fait tous peur naturellement, mais après deux soirs où je suis allée me coucher la tête pleine d’images anxiogènes et une certaine dose d’angoisse, le troisième jour j’ai pris la décision d’être bien moins connectée à mes réseaux et d’arrêter d’allumer la télé pour entendre les mêmes infos qui tournent en boucle.
Je reste renseignée, bien entendu mais j’ai bien compris que nous allions être chacun chez soi un petit moment et qu’il allait falloir trouver des occupations. Au départ je ne mettais pas de réveil, et mon cycle se décalait au fur et à mesure. J’avais tendance à me coucher à 2h du matin, et me lever à 11h voir 12h. Mais très vite j’ai décidé de mettre en place un réveil de manière à quand même pouvoir « apprécier ma journée ». Chaque matin démarre avec une petite séance de sport à jeun. En général 40 minutes : j’alterne entre cardio, muscu, et yoga sur une bonne playlist hip hop que je m’autorise à mettre forte. Sinon je me connecte à des lives ou leurs replays qui sont diffusés sur Instagram et dont je relaye les informations quotidiennement en stories.
Ensuite, moment sacré pour tous je pense : l’heure du repas. Comme vous le savez, je ne sais absolument pas cuisiner. En réalité je commence à comprendre que c’est parce que je manque de temps que je n’apprécie pas véritablement de cuisiner. Pour la première fois, je ne suis pas dans l’urgence et je peux me permettre d’apprendre et de regarder comment Matthieu mijote des petits plats ou alors les réaliser moi-même grâce à une recette.
Le moment du repas est le moment où je me retrouve pour un petit temps avec Matthieu. Même si nous nous aimons très fort, l’indépendance que nous avons tous les deux fait que très vite nous pourrions ne plus nous supporter si nous restions collés l’un à l’autre. Voilà pourquoi chacun s’approprie une pièce de la maison, et y fait ses activités, parallèlement à l’autre.
Bien évidemment, j’ai conscience que nous n’habitons pas tous la même surface, en tout cas c’est comme cela que fonctionne notre couple et jusqu’à présent il n’y a pas eu de tensions entre nous.
Après le repas du midi, deux options s’offrent à moi. S’il fait beau, j’ai la chance d’être au dernier étage d’un immeuble et d’avoir les rayons du soleil qui traversent ma fenêtre. De ce fait je mets en place « un lit » face a la fenêtre de manière à prendre le soleil une petite heure. Je me tartine de crème solaire et mets les bruits des vagues de la mer en fond sonore. Ça peut paraître complètement débile, mais ça me détend énormément. L’eau est l’élément que je préfère, celui qui me rassure le plus et donc très vite j’arrive à me faire un tas de scénarios dans ma tête qui m’emmènent vers une sieste très agréable.
Ou sinon je réalise du contenu pour mes réseaux sociaux, comme des IGTV que je vais essayer de poster régulièrement ou alors des vidéos à publier sur ma chaîne YouTube.
D’ailleurs, j’essaye lamentablement de me mettre à TikTok. Pour une fois, j’ai le temps d’apprendre les chorégraphies en vogue sur cette appli. Ceci dit je me demande systématiquement si j’ai véritablement l’âge de réaliser encore ce type de contenu. Peu importe, ça m’occupe !
Il est environ 17 heures j’ai terminé soit ma petite session au soleil, soit de réaliser mes vidéos, c’est le moment où je vais appeler un ou plusieurs proches. J’en profite pour discuter un peu plus longtemps que je ne l’aurais fait en temps normal.
Moi qui déteste téléphoner, je n’ai jamais autant apprécié de faire des visioconférences. C’est vrai que ma famille est éparpillée un peu partout dans le Monde, et que dans des moments comme celui-ci on se sent encore plus vulnérable. J’ai besoin d’avoir régulièrement des nouvelles de mes sœurs, de mes frères, de mon père et des autres membres de ma famille.
Il est 19 heures et c’est le moment où nous allons préparer le dîner. Nous profitons de ce confinement pour essayer de dîner plus tôt que d’habitude parce qu’on se sent mieux en allant au lit le ventre léger, d’autant plus lorsqu’on n’a pas une véritable activité physique dans la journée.
Le temps de tout préparer, encore un moment de complicité avec Matthieu, nous dînons vers 19h45 pour le coup devant la télé, une émission, ou des informations.
Après cela j’en profite pour un moment salle de bain, je prends le temps d’aller faire un masque, de m’occuper de mes cheveux ou encore de prendre une bonne douche si cela n’a pas été fait plutôt dans la journée.
Ce petit rituel salle de bain est véritablement un moment que je m’accorde même en temps normal. Une fois que je sors de celle-ci, c’est le moment où je me cale devant l’épisode d’une série (je suis en train de finir Elite, puis je vais démarrer Validé), voire deux et que je vais ensuite me coucher.
J’aurais aimé n’entendre jamais parlé du Coronavirus, et que personne n’en arrive là. Évidemment je trouve affolant ce que nous sommes en train de vivre, et je ne cesse de penser aux gens en première ligne, confrontés de très près à ce virus qui fait des milliers de morts chaque jour, aux victimes et à leurs familles. Ceci dit j’essaye de positiver tant que j’ai la santé et profiter de ce moment confinée à la maison.
Pour mettre en place une sorte de repli sur moi-même. C’est bien la première fois que je me retrouve en ayant le droit de rien faire sans une once de culpabilité. Dans une société où on nous demande d’être toujours le plus performant, le meilleur dans son travail, le meilleur amant, le meilleur parent, le plus sportif, bref le meilleur dans tous les domaines…
C’est véritablement le moment de lâcher prise. On nous demande simplement de rester chez nous, bien évidemment les contextes ne sont pas les mêmes pour tous mais il ne s’agit pas d’un challenge impossible. Alors autant le mettre à profit en essayant d’en ressortir peut-être plus indulgent vis-à-vis des autres, mais surtout de soi-même et faire de ce temps libre un moment « précieux » que nous ne retrouverons (je nous le souhaite) peut-être jamais.
Je ne vais pas vous dire que les pensées dans ma tête sont parfaites. Évidemment, j’ai des inquiétudes, aussi bien pour la santé de certains proches, que pour la situation de ma société, étant chef d’entreprise indépendante.
Je me demande tous les jours quand est-ce que véritablement ce virus sera éradiqué, combien même le temps de confinement risque d’être rallongé, et quelle sera la vie pour tous après cette étape. J’espère que L’Humanité en ressortira bien plus solidaire.
Je suis de nature extrêmement impatiente, et je suis la plus grosse râleuse que la Terre ait portée, mais je me rends compte que dans des situations où véritablement nous n’avons pas d’autres choix et que nous devons nous serrer les coudes, qu’au fond de moi, il y a une certaine forme de sagesse qui fait que ce confinement n’est pas aussi pénible qu’il n’aurait pu l’être. Et ca me rassure un peu.
J’arrive à maîtriser la situation de manière positive, j’arrive à m’occuper malgré le fait d’être entre plusieurs mur dans un appartement à Paris, et les journées passent rapidement. Je suis contente de me lever chaque matin, en espérant qu’un jour de plus passé est un jour qui nous rapproche d’un traitement ou d’un vaccin.
On en reparlera dans plusieurs semaines, peut-être que mon état d’esprit aura changé, en tout cas une chose est sûre, je savourerai comme jamais je n’ai savouré, chaque moment qui paraissent anodins. Je me rends d’autant plus compte de la chance que j’ai d’être en bonne santé, d’avoir un toit sur la tête et une famille solide. La base.
Cette année -pour ceux qui ont suivi- n’a vraiment pas été la plus simple pour moi. J’avais déjà pris conscience de beaucoup de choses quant à la vie que je menais, à ce qui était essentiel, ce qui ne l’était pas, mais cette expérience vient renforcer tout ce qu’il m’était passé par l’esprit lorsque j’ai accompagné ma mère dans son combat contre le cancer, jusqu’à ce qu’elle nous quitte récemment.
Et vous ? Comment se déroulent vos journées ? Arrivez vous à tirer quelque chose de toute cette expérience ?
En attendant, prenez soin de vous tous.
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